3.3.5 - Promenade guidée et randonnée sur des sites naturels

Vous êtes prêt à partir, mais avant de le faire, prêtez quelque attention à quelques conseils complémentaires sur certaines activités particulières.

mise à jour: 01/05/1988


Vous avez déterminé votre itinéraire et vous avez choisi parmi votre longue liste les sujets possibles que vous allez choisir, vous avez extrait et vous avez délimité le thème principal. Vous avez décidé du choix de vos têtes de chapitre et de vos paragraphes et choisi également le matériel qui vous permettra d'argumenter et de soutenir une idée exaltante. Vous avez revu les éléments fondamentaux de l'interprétation et les indications sur les visites, promenades et randonnées précédemment exposées.

Vous êtes prêt à partir, mais avant de le faire, prêtez quelque attention à quelques conseils complémentaires sur certaines activités particulières.

La petite promenade

La randonnée plus longue
 

3.3.5.1. La petite promenade

Même si vous accompagnez une promenade sur une petite durée, soyez sûr que chacun est au courant de la prestation à laquelle il participe. Vérifiez que chacun est habillé et équipé de façon adéquate pour l'activité que vous allez mener.

Lorsque vous vous déplacez d'un point à un autre, soyez un praticien de la protection. Ramassez les papiers gras et autres ordures à l'occasion et ramenez-les avec vous. Il ne sera pas nécessaire d'expliquer la chose, votre action sera compréhensible d'elle-même.

Des listes d'oiseaux et d'animaux que vous pourrez rencontrer sont utiles à emmener le long de votre promenade; des guides sur les fleurs, la zoologie, sur les traces d'animaux, des loupes, des thermomètres, des cartes et d'autres instruments seront judicieusement inclus dans votre sac avant de partir. Si votre groupe rencontre une randonnée à cheval, cédez-lui la place et respectez sa priorité. Rangez votre groupe sur l'un des côtés du sentier de telle manière que les chevaux n'aient pas à passer au milieu de deux murs de randonneurs. Demandez à votre groupe de se tenir tranquille jusqu'à ce que les chevaux soient passés.

Si certaines circonstances vous obligent à revenir au point de départ plus tard que prévu, faites le savoir au groupe suffisamment à l'avance de telle manière que ceux qui auraient des horaires à respecter puissent partir en avant.

Lorsque sur votre chemin il y a quelques éléments ou quelques passages dangereux ou certains risques de s'égarer, gardez votre groupe serré autour de vous et comptez les personnes de temps en temps. Demandez aux gens de vous avertir s'ils quittent le groupe. Expliquez leur ce qu'il y a à savoir sur les serpents, les baies empoisonnées, les ours et tout autre danger potentiel que vous pourriez rencontrer lors de votre activité mais évitez surtout d'exagérer ces dangers.

S'il arrive un accident, vous avez deux responsabilités, l'une envers votre groupe, et l'autre envers la personne qui est blessée. Si c'est possible emportez avec vous une radio pour vous mettre en relation avec d'autres responsables et pour demander du secours.

Pendant que votre attention sera accaparée principalement par la personne blessée, vous aurez toujours dans le même temps la responsabilité de l'ensemble du groupe, vous devrez vous assurer qu'il retourne en pleine sécurité au début du sentier. Parfois vous serez amené à le laisser retourner par ses propres moyens.  Expliquez la situation et recherchez l'approbation de l'ensemble du groupe avant de le laisser seul. S'il y a un risque qu'il se perde en chemin, rassemblez le groupe, et confiez-le à la responsabilité d'un volontaire qui aura de l'expérience et dont le groupe acceptera l'autorité. Parfois vous aurez à garder le groupe avec vous, laissant au contraire un volontaire capable avec le blessé. Dans certains cas très exceptionnels, vous penserez qu'il est nécessaire de garder tout le monde jusqu'à ce que les secours arrivent sur place.

Vous pourrez apporter une meilleure aide à la personne blessée si vous demandez à votre groupe d'attendre à quelques distances de la scène de l'accident. Entourez-vous d'un assistant volontaire, évaluez la situation et donnez les premiers secours. Déterminez immédiatement si la personne blessée peut être déplacée ou non, si elle doit rester sur place jusqu'à ce qu'un secours complémentaire arrive. En principe, il ne devrait pas y avoir d'accident, et tout ce que vous pourrez faire pour éviter qu'il s'en produise sera bien plus important et mieux apprécié que de donner les premiers secours dans un cas d'accident.

Lorsque vous procédez avec votre groupe sur un sentier, laissez les gens faire leurs propres expériences dans la nature plutôt que de leur raconter tout le temps ce qu'il se passe. Trouvez un endroit où vous pourrez laisser les gens utiliser tous leurs sens, invitez-les à s'asseoir, et suggérez leur de ne pas parler pendant quelques minutes. le groupe appréciera certainement le repos et le silence, le fait de ne pas entendre votre voix pendant quelques instants, et ce sera pour eux un grand plaisir de savourer l'ambiance de cet endroit.

Souvenez-vous également, impliquez votre groupe dans le processus d'interprétation. Invitez les membres du groupe à porter leur attention sur des choses qu'ils pourront partager avec les autres visiteurs. Expliquez-leur que vous seul ne pouvez voir tout ce qu'il y a d'intéressant. C'est peut-être quelqu'un d'autre qui trouvera l'écureuil ou l'élan ou telle forme d'orchidée que vous pourriez avoir laissé passer.

Lorsque j'étais à Yellowstone, j'emmenais souvent les gens pour une petite promenade qui durait trois heures sur le petit bassin d'un geyser. J'aimerais vous faire partager l'expérience que je menais souvent avec eux.

Il y avait un endroit près du bassin qui avait une très curieuse odeur. Lorsque nous approchions de cet endroit particulier, j'invitais le groupe à être attentif à cette odeur et à essayer de s'imaginer à quoi cette odeur ressemblait, ce qu'elle leur rappelait. Lorsque nous approchions de l'endroit, cette odeur devenait présente pour la plus grande partie du groupe, et les visiteurs expliquaient que l'odeur semblait "douce" ou "sirupeuse", ou ressemblait à une odeur de "brûlé". Ensuite j'encourageais le groupe à s'imaginer les origines et les causes de cette odeur. Nous regardions autour et nous voyions qu'il y avait un grand nombre de sapins avec des aiguilles rouges indiquant ainsi qu'ils étaient en train de mourir, nous voyions également sur le sol des morceaux de terre sur lesquels il n'y avait plus du tout de végétation. Je questionnais "que pensez-vous qui puisse avoir tué ces arbres ? Pensez-vous qu'il puisse y avoir une relation entre l'odeur et le fait que ces arbres sont en train de mourir et que toute la végétation au sol est morte ? Ensuite je leur racontais quelque chose qu'ils ne pouvaient pas observer sur le terrain. "Cette odeur sirupeuse, douce n'existe ici que depuis l'année 1959. Est-ce que cela rappelle quelque chose à quelqu'un ?". Quelques uns se souvenaient alors que Yellowstone avait subi en 1959 un très grand tremblement de terre, et que ce tremblement de terre avait causé de grands changements dans le système des geysers et des sources chaudes. Il devenait alors possible d'expliquer: "le tremblement de terre a ouvert de nouvelles crevasses dans la croûte terrestre là où nous nous trouvons actuellement, permettant à la vapeur de s'échapper à travers la terre jusqu'aux racines de ces arbres et des autres plantes.

C'est la vapeur des roches en fusion qui a cuit les racines de la végétation dans cette région et qui cause cette odeur de brûlé et de sucré". Pour terminer le processus d'implication des visiteurs, je conduisais le groupe jusqu'aux arbres en train de mourir et je disais "maintenant je souhaiterais que vous vous rendiez compte par vous-même que c'est vraiment la vapeur brûlante qui est en train de tuer ces arbres". Je dégageais la terre autour de quelques racines et j'invitais chaque membre du groupe à mettre sa main dans le trou que j'avais creusé ; c'était une sensation que chacun semblait apprécier et qui resta probablement dans la mémoire de tous.

Tout au long du chemin lorsque vous expliquez des choses aux gens, concentrez-vous sur ce qui leur fera dire: "je n'y aurais jamais pensé". Une de ces choses là peut être un amoncellement de coccinelles par un jour de froid. Vous pourriez expliquer que ces coccinelles survivent dans le froid en se rassemblant les unes contre les autres. Celles qui sont sur la partie extérieure de la masse se tortillent pour se glisser vers l'intérieur afin d'être remplacées par d'autres coccinelles qui se placeront à l'extérieur. Les abeilles ou certaines mouches s'assemblent de la même façon pour se protéger.

Portez une attention particulière aux enfants le long du chemin, ce sont aussi des individus. Donnez leur quelque chose à faire dont ils se souviendront. Vous pouvez par exemple en envoyer un embrasser un épicéa et rapporter au groupe quelles ont été ses impressions. Un autre pourra se tenir sur le côté du chemin en montrant quelque chose que vous aurez expliqué par avance. Un troisième enfant pourra avoir la responsabilité de compter les gens du groupe.

Un quatrième pourra passer à travers le groupe pour montrer un spécimen trop petit pour être vu par tout le monde en même temps.


3.3.5.2. La randonnée plus longue

Les suggestions données pour la balade courte sont aussi évidemment applicables ici. Mais il y a également d'autres idées que nous devons ajouter.

Après avoir consulté avec attention vos cartes, choisissez plusieurs possibilités, et enfin restreignez votre choix de parcours en vous posant des questions telles
que :

  1. Est-ce que la distance pourra être couverte dans le temps disponible ?
  2. Y-a-t-i1 un parking utilisable au début du parcours ?
  3. Est-ce que la topographie, en particulier la dénivellation, n'est pas trop difficile pour le groupe que je souhaite attirer dans ma promenade ?
  4. Quelles conditions particulières risquerai-je de rencontrer telles que de la neige, des conditions très humides, des traversées de courant important, des insectes, un manque d'eau, l'absence de camping, la présence de plantes dangereuses, d'animaux dangereux, des interdictions de faire du feu, des difficultés d'évacuation en cas de problèmes médicaux ?
  5. La région que j'ai choisie présente-elle suffisamment de variétés pour soutenir l'intérêt lors d'une randonnée plus longue ?
  6. Cette randonnée peut-elle avoir lieu dans cette région sans causer de dommages inacceptables pour les ressources naturelles ?
  7. Suis-je préparé pour prendre un main des problèmes de sécurité dans l'arrière-pays qui pourraient se présenter tel que :

a) problèmes médicaux (arrêt cardiaque, brûlure, os cassé, saignement, etc ... ),
b) repérage au compas et à la carte,
c) rencontre avec des animaux sauvages,
d) changement rude du temps,
e) perte d'une partie des membres du groupe.

Faites un essai à blanc de votre randonnée avec quelqu'un qui se situe dans la moyenne, ou plutôt en dessous de la moyenne des conditions physiques nécessaires pour faire la randonnée. Vérifiez les possibilités d'interprétation de la région, les considérations de sécurité, les aires de camping, les aires de repos, etc. Déterminez avec soin l'équipement nécessaire pour vous et pour les visiteurs.

Posez-vous quelques questions clés telles que :

  1. Suis-je suffisamment sûr de mes capacités d'interprétation pour maintenir l'intérêt du groupe pendant cette randonnée ?
  2. Suis-je suffisamment expérimenté dans les pratiques de plein air pour gagner la confiance et le respect du groupe ?
  3. Est-ce que j'en sais assez sur le comportement du groupe pour m'en sortir avec pratiquement n'importe quel groupe ?

Plus la randonnée sera longue, plus vous devrez être précautionneux lors de votre préparation afin que chaque personne se rende compte de la difficulté de voyage. Avant de partir assurez-vous que chacun est bien habillé, équipé correctement et capable physiquement. Bien qu'il soit très difficile de mesurer les capacités physiques des autres, vous essaierez de vous en rendre compte par vous-même le mieux que vous pourrez. Habituellement les gens comprendront lorsque vous leur expliquerez pour certains qu'ils ne devraient pas prendre part à la randonnée, mais si vous devez le faire, refusez poliment d'emmener une personne mal préparée.

Faites le rapport entre les capacités du groupe et les difficultés du terrain. De petits arrêts fréquents valent mieux que de longues périodes de repos ménagées plus rarement. Utilisez les arrêts de repos lorsqu'il y a opportunité d'activité d'interprétation. Dès que vous êtes sur le chemin, comptez souvent les membres de votre groupe, et comptez-les chaque fois que vous vous trouvez sur une place stratégique le long du chemin. Vous devez toujours savoir où sont tous les membres de votre groupe.

Supposons que vous êtes à la moitié de votre chemin et que quelqu'un veuille retourner en arrière. Cette possibilité devrait avoir été discutée dès le début de la randonnée, et un accord devrait avoir été trouvé avant le départ sur ce point, mais bien qu'il soit dangereux que quelqu'un vous abandonne et retourne seul, n'insistez pas et n'encouragez pas plus que de mesure les gens à continuer s'ils ne le peuvent plus. Si vous revenez par le même chemin, vous pourriez suggérer à cette personne de vous attendre jusqu'à votre retour si ce n'est pas trop long ou bien qu'elle vous suive d'un pas moins rapide si le chemin est clair et si la personne accepte de ne pas quitter ce chemin. Si la personne insiste pour retourner en arrière, expliquez-lui très précisément comment retourner, donnez-lui des instructions claires afin qu'elle ne quitte pas le chemin, et essayez de trouver quelqu'un d'autre qui acceptera de bon gré de retourner avec la première personne.

Évitez les situations dangereuses. Ne mettez pas les gens dans des situations dans lesquelles avec une sécurité parfaite, selon votre avis, elles se sentiront cependant en danger. Mais ne dramatisez pas non plus à l'excès de telles situations. Abordez avec précaution les escaliers, les échelles, les chemins étroits ou escarpés. Dites ce qu'il y a à dire, continuez et donnez la main à ceux qui semblent en avoir besoin.

Emportez toujours du matériel de premier secours, et sachez comment vous en servir. Si vous devez conduire une randonnée, vous devriez avoir un brevet de secourisme ou quelque chose d'équivalent.

Si la ligne des marcheurs s'allonge trop derrière vous, peut-être devriez-vous ralentir le pas, peut-être ne vous arrêtez-vous pas assez souvent.

S'il n'y a pas de toilette le long du chemin vous devriez en avertir le groupe avant votre départ. Certains guides préfèrent que les gens s'éloignent pour quelques minutes, quitte à ce qu'ils rejoignent ensuite le groupe par euxmêmes. D'autres gardent les hommes avec eux sur le chemin demandant aux femmes d'attendre quelques minutes et de rejoindre ensuite le groupe. Quelle que soit la méthode, la meilleure à adopter dépend toujours du terrain. Ce genre d'instructions devrait toujours être donné de bonne heure dans la randonnée afin de tenir compte du comportement de l'homme dans les aires naturelles et sauvages.

Les enfants en dessous de 14 ans ne seront les bienvenus sur des randonnées plus longue que s'ils sont accompagnés par un adulte responsable de leur comportement et de leur sécurité.

Si vous conduisez une randonnée qui dure la nuit également, vous vous assurerez que chacun a emporté suffisamment de nourriture, d'eau, de couvertures, mais vous n'aurez pas la responsabilité de faire vous-même la cuisine, le paquetage ou de plier les couvertures. Le groupe devra savoir par avance s'il pourra faire du feu ou s'il devra utiliser un réchaud. Il faudra également indiquer aux randonneurs s'ils trouveront de l'eau potable le long du chemin.

La randonnée au cours de laquelle on passe une nuit est une situation idéale pour aider les gens à comprendre les relations avec l'environnement. Vous devrez prendre soin d'avoir un impact minimum sur l'environnement immédiat. Idéalement, une randonnée avec couchage devrait être précédée par une démonstration de remplissage d'un sac à dos. Si des réservations sont nécessaires, comme c'est souvent le cas, des instructions adéquates devront être données aux participants.